Je crois que le plus dur pour nous, c’est que je chacun trouve sa place dans notre nouvelle vie avec Livio…
Comme toute déjà maman qui attend un heureux événement, j’ai voulu rassurer ma grande quant à l’arrivée de Bébé, lui dire que je serai toujours sa Maman, mais qu’elle ne sera plus toute seule , lui expliquer comment son frère devait venir au monde, que ça serait après le passage du Papa Noël,combien de temps je devais rester à l’hôpital, 3 ou 4 jours quoi…De quoi la rassurer… Sauf que rien ne s’est passé comme prévu! Et depuis l’arrivée de Livio, Layna et moi, c’est pas facile tous les jours…
Je sais qu’elle a mal vécu l’ouverture des cadeaux par FaceTime, de faire la fête sans Maman, ben c’est pas vraiment la fête, le fait de venir nous voir en néonat avec un masque et juste le temps d’un câlin.. Et surtout n’avoir aucune idée de notre date de sortie…
Et moi, j’étais tellement obnubilée par l’état de santé de Livio , l’envie de tout gérer, de ne rien rater, d’avoir une maison propre et bien rangée, comme avant l’arrivée de Bébé, que je n’ai pas vu son mal-être … Et le jour où j’ai ouvert les yeux, j’ai pris une sacré claque…
Nous étions au parc, et le temps d’aller jeter quelque chose, Layna était sur le banc dos à moi et je l’ai entendu dire à son frère » Tu as de la chance, toi, tu es toujours sur Maman, elle t’amène partout avec elle et elle t’aime plus que moi… »
Comme si tout s’écroulait autour de moi, je me suis retrouvée, là, conne, à me demander comment j’ai pu passer à côté de ÇA…!
Et comme un déclic, je repense à son comportement, comment elle me répond parfois, comment elle pleure pour un oui ou pour un non, c’est « C’est toujours moi qui fait tout dans cette maison! »…
Alors on a commencé, doucement, à chercher un rythme qui me laisse assez de temps avec chacun, à lâcher la bride avec Livio et « redevenir » la maman que j’étais avant …
On y arrive petit à petit, c’est dur encore aujourd’hui, mais j’analyse son comportement autrement, et quand chaque jour, je répète 20 fois à Layna « Ne porte pas ton frère, fais attention… » ou qu’elle me répond comme une ado de 15 ans, avec l’air arrogant qui va avec ….Je sais au fond de moi qu’elle se dit que même si c’est pour la gronder, je m’occupe d’elle et c’est ça qui compte pour elle…Rien n’est encore parfait mais j’y travaille.
Je la regarde et comme si je n’avais pas ouvert les yeux depuis des mois, je vois une petite fille différente, que j’ai oublié de regarder grandir ces derniers temps…Une grande sœur…